Tanulmányok
Les bibliothèques privées et la lecture à l'époque moderne. Un aperçu des orientations de la recherche en Europe, 1958–2008
Au cours des nombreuses discussions scientifiques de ces cinquante dernières années, visant à définir l'essence de l'histoire du livre, personne n'a jamais contesté l'existence du sujet en soi. Pourtant, une histoire européenne du livre homogène, qui analyserait les męmes sources avec des méthodes identiques, n'existe pas. Il est assurément plusieurs histoires du livre et l'étude systématique de leurs ressemblances et de leurs différences permettra sans doute un jour d'élaborer une histoire européenne du livre. Les tentatives de synthèse, selon la nationalité et l'érudition des éditeurs, sont en outre de qualité variable.
Après les bouleversements politiques qu'a connus l'Europe il y a une vingtaine d'années, l'intéręt des chercheurs occidentaux pour l'histoire du livre en Europe centrale est allé croissant. S'ils considèrent parfois cette région comme un aire géographique d'importance secondaire, ils ne doivent pas oublier que les bibliothèques, les archives et les musées y conservent des sources particulièrement intéressantes. Rappelons par exemple la coexistence de l'oralité et de l'écriture, la survie jusqu'au 20e siècle du livre manuscrit et son rôle important – parfois plus que celui des imprimés – dans l'enregistrement et la transmission des traditions. Retenons aussi, dans l'histoire du livre, l'expression des rapports très complexes entre les confessions et les sensibilités religieuses les plus diverses (christianismes occidental et oriental, catholicisme et protestantisme; institutionnalisation des courants théologiques marginaux; coexistence de l'islam et du christianisme; installation de colonies juives, judaďsantes, arméniennes, etc.). La recherche dans les bibliothèques privées est quant à elle très prometteuse.
Le spécialiste d'histoire du livre, des bibliothèques ou de la lecture se doit d'entamer son enquęte en déterminant si le territoire, pays ou peuple étudié est un émetteur ou un récepteur. Ce procédé méthodologique apparemment simplificateur est pourtant essentiel, dans la mesure oů l'on traite différemment des cultures émettrices et réceptrices.
Il faut reconnaître qu'il est presque impossible d'écrire l'histoire des recherches européennes des cinquante dernières années. Il ressort clairement de ce vaste corpus que les chercheurs occidentaux ne sont pas suffisamment attentifs les uns aux autres. Les travaux allemands sont largement méconnus en Italie ou en Espagne et vice versa. Les chercheurs français ne s'intéressent qu'accessoirement aux résultats de leurs confrères anglais. Quant aux études publiées en d'autres langues, elles restent absolument sans écho en Europe occidentale. Non que les spécialistes d'Europe centrale soient plus au fait des travaux de leurs confrères. Il serait donc temps d'agir pour créer un groupement international, dont la vocation principale serait de transmettre les informations entres les différentes communautés scientifiques, de manière organisée. Il importe de contribuer à la formation de bibliothèques et de centres de documentation dans lesquels la production scientifique, les résultats de la recherche et les sources éditées seraient accessibles. C'est ainsi que le programme de recherche annoncé dans les années 1970, prônant le comparatisme, pourra véritablement ętre mis en oeuvre.
The Mynas Codex and the Corvinian Library
This study seeks to explore how the careful analysis of the composite manuscript, Par. suppl. gr. 607 (the Mynas codex), helps to better understand some problems of the Corvinian library with regard to its Greek stock. The manuscript, discovered in the Vatopedi Monastery (Mount Athos, Greece) in 1843, has a renaissance blind stamped leather binding manufactured by Lucas Coronensis in the Buda monastic workshop at the end of the 1510s, which demonstrates that the four separate parts of independent origins were brought together a few hundred meters far from the remnants of the Corvinian library. Two parts of the four receives detailed analyses. The mid-tenth-century central part (ff. 16–103), unifying manuals of military engineering, a subject well fitting the interest of the royal library, and historical excerpts, is attested to have been in Rome around 1470 and used by the copyist Demetrios Triboles who is also aknowledged as the copyist of another authentic Greek Corvina (Munich, BSB, cod. gr. 449). The direct copy of some artil-lery manuals from the Mynas codex by D. Triboles (Vienna, ÖNB, phil. gr. 140) features in the preface to the edition of Salvianus by J. Alexander Brassicanus (Basel, 1530) who wanted to pub-lish it. The mistakenly combined double-feaves of the mid-fifteenth-century deluxe copy of Lysias in the Mynas-codex (ff. 104–129), one third of the former manuscript, testifies to the un-bound state of some Greek manuscripts and fragments in Buda as was the case with the other two parts of the Mynas codex (ff. 1–7 and ff. 8–15). An explanation is offerred that the process of binding some Greek manuscripts in Buda was interrupted by King Matthias' death. The identical hand of the quire numbers in the four Greek manuscripts that were bound in Buda in the 1480s by the Corvina binder (Vienna, ÖNB, suppl. gr. 4; hist. gr. 16; and Leipzig, Univ. Rep. I 17), including the recently identified Corvina (Vienna, ÖNB, suppl. gr. 177), supports this explanation and offers a new method for observing physical traces in the codices disbound in Buda. Finally, an itinerary of the Mynas codex between Buda and Thessaly (Greece) before 1593 is suggested through Nagyvárad (Oradea) and Transylvania.
Le livre synodial de Várad
Dans toute l'Europe on assiste à la renaissance de l'étude des décisions synodiales médiévales. Les études jusqu'ici avaient pour but de décrire ou des résumer les documents synodiaux d'un diocèse donné. Les examens ultérieurs des sources avaient prouvé que les décisions (constitutiones) représentaient une autorité non seulement dans leur propre milieu, mais inspiraient dans une mesure importante la formation et le développement de la culture juridique d'autres diocèses également.
Parmi les cinq livres synodiaux de la Hongrie médiévale, quatre, celui de Esztergom de męme en plusieurs variants, celui de Nyitra, de Szepes et de Veszprém sont originaires du territoire juridique de l'archevęché d'Esztergom. Grâce à l'activité scientifique de Gedeon Borsa, de Péter Erdő et de László Solymosi, la recherche critique et d'histoire de sources des livres synodiaux de la région ecclésiastique de Esztergom est achevée.
Le livre synodial de Várad a été publié par l'évęque Ferenc Perényi lors du synode de 1524. Les stipulations episcopales avaient transmis l'enseignement de l'église universelle au clergé du diocèse, compte tenant des conditions locales. Ses rapports d'histoire juridique sont uniques, car autant qu'on le sache, c'est le seul livre synodial médiéval de la région archiepiscopale de Kalocsa qui nous soit resté. Jamais il n'était publié en forme imprimée, il peut ętre examiné sous sa forme manuscrite, l'édition critique en est au cours de préparation par l'auteur de l'étude pré-sente.
La structure du livre synodial de Várad suit sans aucun changement la pratique des constitutiones diocésales de Hongrie. Dans son texte et dans sa stylistique il est proche du variant Estei du livre synodial de Esztergom. Malgré toute ressemblance importante, due à la nature juridique générale des livres synodiaux, le livre synodial de Várad est un oeuvre indépendant.
Le journal 'Kassa-Unghvári Hírdetményi-Lap' (Feuilles d'Annonces de Kassa-Unghvár). Voyage dans le temps, avec un journal, estimé disparu, à Cassovie et à la Hongrie de l'Ere des Réformes
'Kassa-Unghvári Hírdetményi-Lap' (Feuilles d'Annonces de Kassa-Unghvár) est le premier produit de presse du comitat Ung. D'après les recherches d'histoire de presse un examen original du journal n'est pas à retrouver. L'auteur de l'étude présente a découvert les numéros 1–8 de 'Kassa-Unghvári Hírdetményi-Lap'(Feuilles d'Annonces de Kassa-Unghvár), parus entre le 1 juillet et 20 aout 1845, autant que nombreux documents en rapport des conditions de publication, parmi les fonds généraux des Archives du Conseil de Lieutenance, intégrés aux Archives Nationales. L'auteur a étendu ses recherches aux Archives de Cassovie également. L'étude, touchant les conditions de l'Ére des Réformes et l'histoire des deux villes, présente la courte vie du journal, à partir de sa permission à travers des luttes menées contre les représentants de la censure locale et nationale jusqu'au moment de sa supression. D'après les sources explorées les imprimeurs István et János Ellinger, avaient demandé le permis d'édition pour le journal 'Kassa-Unghvári Hírdetményi-Lap' (Feuilles d'Annonces de Kassa-Unghvár) à la place de Minerve de Haute Hongrie, publié par eux entre 1825 et 1836, et arręté depuis 8 ans. Le conseil de Lieutenance, dans sa réponse positive, avait stipulé que le journal futur dans son étendu ne doit dépasser les limites des journaux d'annonces. Les frères Ellinger n'ont pas observé cette prétention, c'est pour cela le censeur de Cassovie n'a pas permis l'impression du manuscrit. Les éditeurs avaient demandé et reçu un consentement du comissaire de livre de Ungvár. L'auteur de l'étude analyse les éditoriaux de théorie économique, ou ceux qui incitent à la lecture et à l'enrichissement des connaissances, et les critiques théatrales. De ces dernières on connaît la troupe de théâtre ambulante de Ferenc Komlóssy, s'ajournant à Cassovie, et son riche répertoire. Examinant les annonces, on voit que la liste des livres récents, offerts à l'achat, comprenait les lectures populaires de l'époque (romans de Sue). On peut voir les prix de marché de Cassovie, à partir les communications de l'Institut de Voyage Rapide Impérial et Royal les possibilités de voyage, de transport de lettres et de colis. On a un nombre important d'annonces des commerçants de la ville. On peut avoir un image de la vie quotidienne de la ville, des occasions de voyage, de commerce ou de distraction. 'Kassa-Unghvári Hírdetményi-Lap'(Feuilles d'Annones de Kassa-Unghvár) a pu paraître grâce à l'ingéniosité envers la censure et l'engagement des imprimeurs János et István Ellinger. D'après les actes de renonce aux demandes de l'élargissement de contenu du journal des éditeurs, et d'autres données d'archives y renvoyant, nous pouvons supposer sa suppression. La périodique retrouvée, et l'activité des imprimeurs–éditeurs ici explorée donnent à l'histoire de presse et d'imprimerie des données jusqu'ici inconnues.
Bibliothèque du Collège József Eötvös – Bibliothèque Eötvös de l'Institut des Études Littéraires de l'Académie des Sciences. L'histoire d'une décennie décisive (1945–1955)
Le Collège József Eötvös, fondé en 1895, d'après le modèle de l'École Normale Supérieure de Paris, établie pour élever la qualité de la formation des enseignants, avait été installé dans son nouveau domicile se trouvant au Mont Gérard de Budapest, et y est resté jusqu'à nos jours. La bibliothèque en était conséquemment développée dès le moment de son inauguration. Son intégrité était menacée le plus par les événements survenus dans la décennie entre 1944/45 et 1955. En l944 l'institution était attaquée grièvement d'abord par la presse de droite, puis au cours du siège de Budapest, le bâtiment a subi plusieurs coups tirés, mais grâce au travail dévoué des étudiants et des professeurs, relativement peu de livres sont détruits. En 1950 le Collège József Eötvös a été supprimé, mais – contrairement aux autres organismes, fondations supprimés à l'époque – sa bibliothèque est resté intégrale, sous l'administration de la Bibliothèque de l'Académie des Siences de Hongrie. Sa destinée future restait incertaine au premier moitié des années 50, puis elle est devenue partie organique de l'Institut d'Histoire (à partir de 1969, Institut des Études Littéraires), formé vers la fin de l'année 1955, et installé dans le bâtiment du Collège. Ainsi la bibliothèque a pu survivre, depuis 100 ans jusqu'à nos jours, servant autant les chercheurs de l'Institut et que les étudiants du Collège József Eötvös réorganisé entre-temps.
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